février 2000


Le rayonnement des téléphones et le sommeil

Dans un article publié dans Neuroscience Letters en 1999, les auteurs d'une étude réalisée sur de jeunes hommes à l'université de Zurich indiquent qu'une exposition intermittente à un rayonnement de 900 MHz a raccourci la période de temps passée en état de veille consécutive au premier épisode de sommeil. Des changements ont également été observés sur l'électroencéphalogramme des sujets.

Référence: Borbely AA, Huber R, Graf T, Fuchs B, et al. Pulsed high-frequency electromagnetic fields affects human sleep and sleep encephalogram. Neuroscience letters 1999; 275-10.

D'autres études sur les radiations et le sommeil en sont arrivées à des conclusions variables. Pour la discussion détaillée sur l'étude de Zurich et autres articles, consultez la section "programmes de recherche"

Le gouvernement du Royaume-Uni crée un groupe d'experts indépendant sur les téléphones mobiles

En mars 1999, le ministère de la Santé publique du Royaume-Uni a demandé au National Radiological Protection Board de mettre sur pied un groupe d'experts indépendant sur les téléphones mobiles. Ce groupe a reçu pour mandat d'examiner les préoccupations suscitées par les effets sanitaires possibles des téléphones mobiles, de leurs stations de base et de leurs transmetteurs, de procéder à une évaluation rigoureuse des travaux de recherche réalisés sur ces questions et de conseiller le gouvernement en s'appuyant sur l'état actuel des connaissances en ces matières, et de formuler des recommandations sur les recherches qu'il conviendrait de réaliser pour formuler des conseils plus avisés sur cette question.

Collectivement, les membres de ce groupe d'experts justifient d'une expérience en épidémiologie et en biologie expérimentale dans le domaine de l'exposition aux champs électromagnétiques et aux radiofréquences, en sciences sociales, en perception du risque et en sciences juridiques. Outre ces membres aux intérêts variés, le groupe d'experts est représentatif d'un vaste éventail d'intérêts médicaux et scientifiques, y compris l'oncologie, la physique, les statistiques et la neurophysiologie. Certains de ces membres font également partie de l'Organisation mondiale de la santé et du groupe d'experts du NRPB sur le rayonnement non ionisant.

Le groupe a publié un appel de témoignages écrits, et a organisé quatre réunions publiques entre novembre et janvier. Une autre de ces réunions est prévue pour février. Il a également créé un site Web dont l'adresse est : www.iegmp.org.uk/index.html.

Rayonnement RF et fonctions cérébrales chez les humains

Preece et ses collaborateurs ont réalisé une étude portant sur les effets du rayonnement RF utilisé par les téléphones cellulaires sur les fonctions cérébrales. Ils ont testé deux groupes de 18 sujets chacun. Les sujets devaient porter un appareil téléphonique monté sur casque d'écoute, placé en position normale, avec l'antenne du côté gauche de la tête. L'étude a porté sur trois situations différentes : appareil téléphonique non activé; émission d'un signal de 915 MHz simulant celui d'un téléphone analogue; émission d'un signal de 915 MHz imitant le signal d'un appareil numérique.

Les sujets ont participé à 15 tests différents de la performance répartis en quatre catégories : exactitude aux tests de mémoire; vitesse aux tests de mémoire; exactitude aux tests de réaction/attention; vitesse aux tests de réaction/attention. Le seul de ces tests à laisser constater une différence a été celui du temps de réaction du choix, dans le cadre duquel les sujets devaient choisir le plus rapidement possible entre deux boutons, oui ou non, après l'affichage éclair du mot correspondant sur un écran d'ordinateur. S'agissant des tests du temps de réaction au choix, les membres du groupe exposé au signal analogue affichaient un temps moyen de 373,4 millisecondes, comparativement à 384,4 millisecondes pour le groupe exposé au téléphone numérique et à 387,9 millisecondes pour les témoins. Aucun changement significatif n'a été observé quant à la mémoire des mots, des chiffres ou des images, ou quant à la mémoire spatiale.

Selon les auteurs, la baisse du temps de réaction pourrait être due à un effet sur le gyrus angulaire, une portion du cerveau qui se trouve directement sous la position de l'antenne. Cette partie du cerveau est reliée aux centres de la vision et de la parole. Selon Preece, l'effet observé pourrait être dû à un échauffement localisé léger, qui aurait pu causer l'expansion des vaisseaux sanguins et améliorer l'oxygénation de cette zone.

Référence : Preece, A.W., G. Iwi, A. Davies-Smith, K. Wesnes et al. " Effect of a 915-MHz simulated mobile phone signal on cognitive function in man ", Int. J. Radiat. Biol., 1999, vol. 75, p. 447-456.

 


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